Ci dessous l 'appel qui faut lire avec attention et signer sur le site mentionné !
Monsieur le Président,
Au
mois de décembre de cette année se tiendra à Copenhague le Sommet de
l’ONU sur le climat. Confrontés au péril climatique, les dirigeants du
monde entier devront parvenir à surmonter leurs divergences d’intérêts
de court terme pour se rassembler autour d’un projet politique mondial
fondé sur un constat scientifique objectif et ainsi donner une suite au
protocole de Kyoto qui soit à la hauteur des enjeux que nous allons
devoir tous ensemble affronter dans les décennies à venir. Le résultat
de cette conférence dessinera l’avenir climatique de l’humanité. Or
comme le rappelait il y a un an le secrétaire général des Nations Unies
Ban Ki-Moon, « nous sommes au bord d’une catastrophe si nous n’agissons
pas ».
Acteurs reconnus de la protection de l’environnement, des
droits humains et de l’action humanitaire, conscients des
responsabilités qui sont les nôtres, nous avons décidé pour la première
fois de parler d’une seule voix pour vous exprimer publiquement notre
préoccupation et vous appeler à agir avec ambition et détermination
lors de la Conférence de Copenhague. Au regard du l’ultimatum
climatique auquel l’humanité est confrontée aujourd’hui, Monsieur le
Président, vous aurez rendez-vous avec l’Histoire en décembre 2009.
Le
réchauffement du système climatique est sans équivoque. L’activité
humaine en est la cause. Ses impacts se font déjà ressentir en
différents points du globe, notamment par la multiplication des
catastrophes climatiques. Si nous n’agissons pas maintenant, ils seront
sans aucun doute encore plus dévastateurs. C’est le constat sans appel
de 2 500 scientifiques du monde entier qui ont reçu collectivement le
Prix Nobel de la Paix en 2007 pour leurs travaux sur le phénomène des
changements climatiques. Depuis, de nouveaux éléments scientifiques
montrent, chaque jour, que le climat se dérègle au-delà des prévisions
les plus pessimistes, avec des conséquences bien plus précoces que
prévues et d’ores et déjà visibles.
S’il est encore difficile
d’évaluer avec précision l’amplitude des impacts, le danger est en
revanche déjà certain. Ecosystèmes ravagés, variabilité climatique
extrême, hausse du niveau des océans… : les premières victimes de ces
catastrophes en chaîne sont les populations déjà vulnérables en Afrique
subsaharienne, en Asie centrale, du Sud Est ou dans de nombreux pays
insulaires. La sécurité alimentaire, l’accès à l’eau ou à la terre sont
gravement menacés et des centaines de millions de personnes risquent
d’être poussées à l’exode, grossissant les rangs de ceux que l’on nomme
les « réfugiés climatiques ». Dans un monde de crises, nous craignons
que la guerre, l’autoritarisme, les inégalités, la misère et la
souffrance humaine prennent encore un peu plus le pas sur la paix, la
dignité humaine et la démocratie.
L’urgence climatique nous
commande donc d’agir à la hauteur des périls qui sont devant nous. Nous
maîtrisons déjà la plupart des technologies nécessaires pour relever le
défi d’un mode de développement qui intègrerait à sa juste mesure
l’impératif climatique. De plus, cette rupture avec un modèle de
développement hérité d’un passé révolu recèle des opportunités
d’économies, d’emplois et d’innovations considérables. Encore faut-il
que nous prenions la décision politique de le faire.
Tout
d’abord, il faut impérativement parvenir à stopper la croissance des
émissions mondiales de gaz à effet de serre d’ici à 2015 avant de les
faire décroitre. C’est la seule voie pour limiter le réchauffement des
températures bien en-dessous de 2°C, seuil au-delà duquel la capacité à
s’adapter de nos sociétés et des écosystèmes est menacée. Pour ce
faire, Les pays industrialisés, dont la France, doivent s’engager
collectivement à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre d’au
moins 40% d’ici à 2020 par rapport à 1990.
Mais cela ne sera pas
suffisant. Les pays en développement doivent, eux aussi, mettre en
place les politiques industrielles, énergétiques et agricoles qui
limiteront la croissance de leurs émissions avant de les réduire, sans
compromettre leur légitime aspiration au développement économique et
social. L’accord de Copenhague devra permettre à ces pays d’évoluer
vers des modèles sobres en carbone. Il devra aussi leur permettre de
s’adapter aux conséquences inévitables du changement climatique.
Pour
nombre d’entre eux, en particulier les plus vulnérables, ces actions ne
pourront se faire sans le soutien financier et technique des pays
industrialisés. Les besoins d’ici à 2020 sont évalués à plus de 100
milliards d’euros par an. C’est moins de 10% des dépenses militaires
mondiales.
Responsables de la majorité des émissions de gaz à
effet de serre aujourd’hui dans l’atmosphère, munis de capacités
d’action plus fortes, les pays industrialisés portent la responsabilité
morale, légale et économique de mener le combat contre le dérèglement
du climat. Monsieur le Président, vous vous devez de prendre la tête de
ce combat qui est sans aucun doute l’enjeu de ce siècle. Notre avenir
commun dépendra dans deux cents jours des choix politiques qui seront
faits.
Serge Orru, WWF-France
Pascal Husting, Greenpeace France
François Danel, Action contre la Faim
Olivier Braunsteffer, Care France
Antoine Bernard, FIDH
Nicolas Hulot, Fondation Nicolas Hulot
Anne Bringault, Les amis de la terre
Michel Bruguière, Médecins du Monde
Luc Lamprière, Oxfam France Agir Ici
Sandrine Mathy, Réseau Action Climat
Michel Roy, Secours Catholique
http://www.copenhague-2009.com/appel